Découverte d'une messe fantôme à quarante voix
Page 1 sur 1
Découverte d'une messe fantôme à quarante voix
un défi pour Jacky??????
Découverte d'une messe fantôme à quarante voix
Le musicologue Davitt Moroney a retrouvé la partition d'une messe du XVIe siècle qui comporte quarante voix, différentes et simultanées.
Un bibliothécaire de Catherine de Médicis s'était trompé en cataloguant la partition de la messe de Striggio finalement retrouvée par Davitt Moroney. (AFP)
Une messe fantôme, et colossale, a été découverte récemment par le musicologue et claveciniste Davitt Moroney. Alerté par un collègue qui lui avait parlé d’une messe à quarante voix du XVIe siècle, qui aurait dormi sur les rayonnages de la Bibliothèque Nationale de France, il avait cherché, puis renoncé. En effet, cette messe, qui date en fait de 1561, avait été cataloguée il y a quatre cents ans à Paris sous le nom de Strusco, au lieu de Striggio, et répertoriée comme une messe à quatre voix, alors qu’elle en comporte quarante. Siècle erroné, mauvais nom d’auteur, nomenclature fausse : il y avait peu d’espoir de la voir jamais réapparaître. Elle dormait donc, poussiéreuse, cachée par l’incurie d’un bibliothécaire de Catherine de Médicis et quelques siècles d’indifférence. Un autre chercheur mit Moroney sur la bonne piste.
Il faut savoir qu’on peut multiplier autant qu’on le veut le nombre de chanteurs d’une œuvre : si la partition ne comporte que quatre voix, la messe restera à quatre voix. Ici, il s’agit donc d’une messe qui en comporte quarante, différentes et simultanées. On connaît un motet à 40 voix réelles dû au compositeur de Henry VIII, Thomas Tallis, qui avait toujours paru une pièce limite, une sorte de défi lancé à la perception humaine – et à l’interprétation. Il se révèle, maintenant qu’on sait la messe de Striggio antérieure, que ce célèbre motet, "Spem in alium", a été composé après une visite rendue par Striggio à Tallis, donc à son imitation, en quelque sorte.
Alessandro Striggio (1540-1592) était un compositeur florentin qui fut au service des Médicis pendant un quart de siècle. Il était célèbre pour la virtuosité avec laquelle il pouvait composer pour plusieurs voix simultanées – ce qu’on peut constater avec cette messe, qui atteint d’un coup le sommet de ce genre d’écriture. On possédait d’ailleurs de lui une autre pièce à quarante voix, qui semble avoir eu tant de succès à l’époque qu’il avait écrit ensuite cette messe complète ; mais cette œuvre n’avait jamais intéressé personne : on préférait considérer le motet de Tallis comme un cas unique, presque un monstre, ce qu’il est en vérité ; cela dit, du Moyen-Âge à la Renaissance, la littérature et la musique ne sont pas pauvres en prodiges de ce genre, tant on prisait alors les démonstrations éclatantes d’agilité intellectuelle.
Le "Guardian" indique qu’un chef anglais, Robert Hollingworth, et son ensemble, I Fagiolini, a enregistré cette messe. Decca la publiera, accompagnée d’un DVD documentaire. Dans sa version, un certain nombre de voix ont été interprétées par des instruments – pour favoriser la lisibilité d’un texte musical pour le moins touffu…
Jacques Drillon - Nouvelobs.com
Découverte d'une messe fantôme à quarante voix
Le musicologue Davitt Moroney a retrouvé la partition d'une messe du XVIe siècle qui comporte quarante voix, différentes et simultanées.
Un bibliothécaire de Catherine de Médicis s'était trompé en cataloguant la partition de la messe de Striggio finalement retrouvée par Davitt Moroney. (AFP)
Une messe fantôme, et colossale, a été découverte récemment par le musicologue et claveciniste Davitt Moroney. Alerté par un collègue qui lui avait parlé d’une messe à quarante voix du XVIe siècle, qui aurait dormi sur les rayonnages de la Bibliothèque Nationale de France, il avait cherché, puis renoncé. En effet, cette messe, qui date en fait de 1561, avait été cataloguée il y a quatre cents ans à Paris sous le nom de Strusco, au lieu de Striggio, et répertoriée comme une messe à quatre voix, alors qu’elle en comporte quarante. Siècle erroné, mauvais nom d’auteur, nomenclature fausse : il y avait peu d’espoir de la voir jamais réapparaître. Elle dormait donc, poussiéreuse, cachée par l’incurie d’un bibliothécaire de Catherine de Médicis et quelques siècles d’indifférence. Un autre chercheur mit Moroney sur la bonne piste.
Il faut savoir qu’on peut multiplier autant qu’on le veut le nombre de chanteurs d’une œuvre : si la partition ne comporte que quatre voix, la messe restera à quatre voix. Ici, il s’agit donc d’une messe qui en comporte quarante, différentes et simultanées. On connaît un motet à 40 voix réelles dû au compositeur de Henry VIII, Thomas Tallis, qui avait toujours paru une pièce limite, une sorte de défi lancé à la perception humaine – et à l’interprétation. Il se révèle, maintenant qu’on sait la messe de Striggio antérieure, que ce célèbre motet, "Spem in alium", a été composé après une visite rendue par Striggio à Tallis, donc à son imitation, en quelque sorte.
Alessandro Striggio (1540-1592) était un compositeur florentin qui fut au service des Médicis pendant un quart de siècle. Il était célèbre pour la virtuosité avec laquelle il pouvait composer pour plusieurs voix simultanées – ce qu’on peut constater avec cette messe, qui atteint d’un coup le sommet de ce genre d’écriture. On possédait d’ailleurs de lui une autre pièce à quarante voix, qui semble avoir eu tant de succès à l’époque qu’il avait écrit ensuite cette messe complète ; mais cette œuvre n’avait jamais intéressé personne : on préférait considérer le motet de Tallis comme un cas unique, presque un monstre, ce qu’il est en vérité ; cela dit, du Moyen-Âge à la Renaissance, la littérature et la musique ne sont pas pauvres en prodiges de ce genre, tant on prisait alors les démonstrations éclatantes d’agilité intellectuelle.
Le "Guardian" indique qu’un chef anglais, Robert Hollingworth, et son ensemble, I Fagiolini, a enregistré cette messe. Decca la publiera, accompagnée d’un DVD documentaire. Dans sa version, un certain nombre de voix ont été interprétées par des instruments – pour favoriser la lisibilité d’un texte musical pour le moins touffu…
Jacques Drillon - Nouvelobs.com
Re: Découverte d'une messe fantôme à quarante voix
http://www.amazon.co.uk/Striggio-Mass-40-Parts-Fagiolini/dp/B004EQ1424/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1300087032&sr=1-1
en cliquant sur ce lien, on peut écouter un bout de cette messe.....
en cliquant sur ce lien, on peut écouter un bout de cette messe.....
Encore une trouvaille...
Il y a plein de forums que je n'ai pas eu le temps d'explorer encore sur ce site, et voilà encore une belle découverte! Merci pour le lien Hélène
Invité- Invité
Sujets similaires
» Concerts "Voces8" et "La voix dans tous ses états" - Dans le cadre du projet De Vive(s) Voix
» MISA ANDINA (messe péruvienne) les 13 et 14 pctobre 2012
» votez pour Guillaume.......
» Bienvenue au Choristes-Bar "Le 14 Juillet "- (La Compagnie Créole )
» Eclat de voix
» MISA ANDINA (messe péruvienne) les 13 et 14 pctobre 2012
» votez pour Guillaume.......
» Bienvenue au Choristes-Bar "Le 14 Juillet "- (La Compagnie Créole )
» Eclat de voix
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum